La fidélité ne fait pas tant rapport à l'exclusivité charnelle, qu'à rester sincère et de ne pas trahir la confiance de son partenaire, mais à travers la vision patriarcale de l'amour nous avons appris qu'être un/e bon/ne partenaire c'est ne pas partager son intimité avec d'autre, et comme nous voulons faire ce qui est bien et être dans les normes, nous acceptons cette définition de l'amour.
Ainsi, même s'il est naturel au cours de notre existence de ressentir des envies charnelles pour plusieurs individus, comme nous croyons que c'est mal d'avoir ces pulsions, nous mettons de l'énergie à y résister, nous nous corrigeons mentalement pour rejeter nos désirs, les nier et parfois penser que nous sommes malsain de les ressentir ; nous nous faisons violence pour rester « une bonne personne » aux yeux des autres, mais aller contre-nature est épuisant et à un moment ou un autre la vie nous rattrape.
Pourtant conscientiser ses pulsions ne veut pas dire y succomber, au contraire : en les observant nous mettons de la distance avec les automatismes, nous créons un espace où nous pouvons agir autrement.
L'envie de tromper notre partenaire n’apparaît pas par hasard, c'est une pensée qui éclot au fur et à mesure des insatisfactions ressenties dans le couple ; nous allons voir ailleurs parce que nous éprouvons le besoin de partager de l'intimité sans que celle-ci soit entachée de souvenirs qui alourdissent le présent et lui enlève sa fraîcheur ; c'est lorsque nous ne sommes plus à l'aise, que nous n'arrivons plus a être nous même, que nous devons tenir un rôle avec notre partenaire et être sur nos gardes émotionnellement.
Cela est désagréable à vivre et sur le long terme peut s'avérer effroyable, aller voir ailleurs permet un relâchement de cette tension. Alors bien sûr des fois nous parvenons à gérer cette tension plus longtemps que d'autres, mais à un moment survient une situation qui dépasse nos limites et nous explosons et balançons à la face de notre partenaire tout le poison émotionnel que nous avons nous même engrangé.