une société en compétition contre la vie

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pigroSol
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Enregistré le : dim. 25 juin 2023 20:18

une société en compétition contre la vie

Message par pigroSol »

La république impose son fonctionnement par la ruse juridico-légale1 et la force2 : de l'éducation nationale avec ses bases pédago-militaires et l'usage du duo bons-points/punitions pour amadouer (primes/avertissements pour les salariés) ; le système économique dont le fonctionnement n'est pas clairement expliqué ; l'administration française avec le manque de confiance des services publics et son « cerfatisme »3 ; la vie active et l'assistanat4 qui encadrent les routines de la majorité des travailleurs ; la nation industrielle entretient une forme d'ignorance afin d'assurer son « ordre public »5. Le pays des droits de l'homme est devenu le terreau idéal de la méfiance, de la médisance, de l'individualisme et de la peur : la bourse ET la vie.

Depuis Machiavel nous savons que les masses sont manipulables, qu'il est possible d'orienter l'opinion populaire et d'habituer le mental des individus à raisonner d'une manière donnée.
Inspiré en grande partie des idéologies des Lumières et des conséquences de la séparation de l'église d'avec l’État, les « grands influenceurs sociaux »6 ont mis en place une nation familistère-associale7 basée sur la compétition et l'hypocrisie ; nous apprenons, par l'histoire qui nous est enseignée, à appréhender la vie à travers une compréhension étriquée du fonctionnement de la nature, que nous considérons comme dangereuse, et de la place de l'être humain, à qui il faut supposément entraver les instincts pour permettre une vie sociale digne ; un sentiment d'impuissance, de n'être spectateur de l'histoire et de la vie, est entretenu par les médias par un renfort régulier de violences, d’insécurité, de pauvreté, … concernant des situations lointaines sur lesquelles nous ne pouvons agir. Nous finissons par penser qu'il est futile, utopique, déraisonnable, voir dangereux de vouloir s'impliquer à améliorer la situation ; nous sommes ainsi amenés à croire qu'il est valeureux et honorable de sacrifier notre existence pour la société marchande et qu'il est bon de « vivre avec son temps »8. Nous acceptons de nous contenter de produire et de consommer.

Convaincus qu'il faut être loup pour nos prochains afin de s'en sortir, nous développons une méfiance les uns envers les autres, et sous prétexte de sécurité et de précautions, nous justifions des comportements indignes :
Amadouer sans considération son prochain, forcer une vente pour une prime à la clef, mettre son collègue dans une situation inconfortable pour le déstabiliser, doubler dans la file, ne pas respecter nos engagements, mentir, faire des remarques personnelles pour casser le débat et dénigrer nos interlocuteurs, etc.
Nous retrouvons le même genre d'actions néfastes au niveau de la nation : soutenir la mondialisation malgré le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, limiter la propagation des connaissances par la propriété intellectuelle, rendre les profils des entreprises plus importants que le bien-être des êtres vivants, privilégier l'économie sur l'écologie, corrompre les gouvernements pour imposer des marchés, etc.

La vision marchande politico-sociale aristo-bourgeoise, avec l'application de la pensée industrielle capitaliste, a d'abord saccagée la vie à proximité, celles de nos terroirs ; puis, inefficiente, s'en est pris petit à petit au reste de la planète (la fameuse mondialisation), semant la désolation sur son passage et la marchandisation de la vie.
Meurtris dans cette réalité inavouable nous nous réfugions au sein de la cage dorée9 de notre train de vie pour ne pas voir en face cette biophagie, pour ne pas souffrir d'être conscient de notre « servitude volontaire ».
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