Nous refusons de pardonner lorsque nous favorisons notre partie qui pense ; dans ces situations nous nous sentons victimes ; notre réalité n'est alors pas ancrée sur le présent mais sur notre passé ; dans ces conditions nous ne sommes pas en mesure d'embrasser la perspective qui nous permet d'apprendre les leçons de la vie.
Comment cela se déroule ?
Il se passe quelque chose dans notre existence, cette chose est juste une chose, elle est neutre émotionnellement, mais nous avons parfois des pensées qui nous amènent à supposer que c'est un manque de respect, une trahison, une moquerie, ... et suite à ses pensées nous laissons notre mental affecter notre moral ; nous en voulons à celui/celle que nous considérons fautif mais pourtant nous lui laissons le pouvoir d'affecter notre bien-être ; nous ne punissons pas l'autre en faisant vivre à notre corps des énergies non-bienveillantes.
C'est une forme de maltraitance envers nous-même que de s'infliger de ressentir de la haine, de la colère, de la rancune, ou de vouloir se venger ; car notre organisme est sensible, notamment au stress.
Pardonner, lorsque nous évoquons un souvenir douloureux, c'est faire table rase de notre état intérieur pour nous permettre à nouveau de ressentir la vie dans toute sa fraîcheur ; pas en le rejetant ou en le niant, mais en l'acceptant, en le reconnaissant, en le remerciant ; c'est le plus beau cadeau que nous puissions nous faire.
Tout ce que nous avons vécu, même le douloureux, nous a été utile et a contribué à nous forger ; il permet de nous connaître en nous révélant ce que nous apprécions, ce que nous sommes prêt à accepter et à risquer, nos espérances et attentes.
Se pardonner, c'est se dire « ok j'ai vécu des expériences que j'ai à un moment pu considérer comme du temps gâché ou perdu ; j'ai posé des gestes, des paroles, des actions et/ou eu des relations que j'ai à l'époque considéré comme des erreurs ou des bêtises, mais je sais désormais qu'il n'en est rien : j'ai vécu cela parce que c'est ce qui correspondait à ce que j'étais à l'époque, j'en avais besoin, je devais vivre ces expériences ; j'honore la vie que je suis et je suis prêt/e à vivre du nouveau ».
« Par-donner » c'est se mettre dans un état d'être dans lequel nous sommes prêts/es à nouveau à recevoir les dons de la vie ; les dons, c'est à dire les présents de la vie, ce peut être simplement le présent de vie que quelqu'un nous offre par sa présence.
Mais si nous ne pardonnons pas, nous sommes sur nos gardes, nous ne pouvons pas recevoir ces présents, nous ne voyons notre interlocuteur qu'avec notre mental plutôt qu'avec notre être entier et ne pouvons pas être nous de manière vrai ; il nous faut pardonner pour donner du vrai ; il faut être fort pour pardonner et dépasser les clivages du mental.